mercredi 3 mars 2010

Interview du Capitaine William DOURLEN

PARCOURS

Envoyé en avril 1986 à l'école des sous-officiers de Saint-Maixent
1987-1992 : chef de char blindé dans un régiment en Allemagne
1992-2000 : chasseur alpin au 7ème BCA à Bourg St Maurice
2000-2001 : école d'officier à Montpellier
2001-2009 : chasseur alpin au 27ème BCA à Annecy
Chef de section puis Commandant de compagnie
Depuis août 2009 : Chef du bureau formation/instruction au 13ème BCA de Chambéry

MISSIONS

Septembre 1994-avril 1995 : casque bleu
mission d'interposition à Sarajevo (Bosnie)
Septembre 2001-janvier 2002 : mission d'interposition en Bosnie
Région de Moston et frontière du Monténégro
Février 2003-juin 2003 : mission de souveraineté en Nouvelle-Calédonie
Octobre 2003-février 2004 : mission d'intervention en Côte d'Ivoire
Février 2007-juin 2007 : mission d'intervention en Côte d'Ivoire
Novembre 2008-juin 2008 : mission d'intervention en Afghanistan au sein de la FIAS (Force Internationale d'Assistance et de Sécurité)

PRESENCE EN AFGHANISTAN

Départ 29 novembre 2008
Retour 20 juin 2009

LA CRISE AFGHANE

Les talibans contrôlent aujourd'hui près d'un tiers du pays. Les 90 000 soldats déployés ne semblent pas en mesure de juguler leur progression.
Faut-il donc retirer les troupes?
Se souvenir qu'aucune armée du monde n'a jamais remporté un succès dans le royaume de l'insolence.
Qu'aucune force conventionnelle ne vient jamais à bout des énergies insurrectionnelles?
Faut-il s'opiniâtrer à appliquer ex nihilo le schéma démocratique à une société clanique, tribale, féodale, profondément rétive aux valeurs occidentales?
Si les talibans connaissent pareils succès c'est parce qu'ils prospèrent sur un terrain propice. Le fanatisme s'enracine dans la pauvreté. Les radicaux promettent des lendemains glorieux en organisant des heures sanglantes: vieux principe des philosophies de l'espérance. Le pays pointe à la 174ème place (sur 178) des pays les plus pauvres du monde.

L'issue du nœud afghan ne peut évidement se passer d'une réponse sociale. L'avenir ne se joue pas uniquement sur la ligne de front (d'ailleurs inexistante) entre les insurgés et les combattants de la coalition.

L'Afghanistan ne se réduit pas à une affaire militaire: (les actions militaires ne peuvent pas à elles seules remporter une guerre contre-insurrectionnelle. Les actions tactiques ne doivent pas seulement s'inscrire dans des objectifs opérationnels et stratégiques militaires, mais aussi dans les buts politiques de la guerre contre-insurrectionnelle).

Mais il serait aussi vain de dénoncer la présence des soldats de l'OTAN dans le pays au nom de l'urgente cure politique et sociale des mœurs afghans, que de stigmatiser les partisans de la reconstruction socio-économique au nom de la nécessité de la lutte armée contre le terrorisme.

Reconstruire c'est lever des murs sur un terrain stable. L'armée s'occupe du terrain. Les architectes interviennent ensuite. Aucun ne devrait pouvoir faire l'économie sans l'autre.

Les soldats du 27ème BCA dont j'ai fait parti l'ont éprouvé au cours des 6 mois de mandat en Kapisa. Seule certitude aujourd’hui, le retrait des troupes de l'OTAN sonnerait le retour des talibans !


Capitaine DOURLEN William en Afghanistan (à gauche)

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